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Le dialogue et l’échange sont les valeurs suprêmes et irréductibles de la laïcité tout comme elles le sont de la démocratie. En aucun cas ces valeurs ne sauraient être l’apanage de telle ou telle des religions pratiquées sur notre territoire ou bien encore de toute forme d’athéisme ou d’agnosticisme. Elles sont, ces valeurs, indissociables d’une foi inconditionnelle en la tolérance et le respect de l’autre. Elles sont un humanisme. Elles sont un espace de liberté construit par les larmes et le sang de nos anciens. Ces valeurs de liberté totale de conscience ne peuvent être remises en cause par un ensemble restreint d’individus. Pourtant elles font l’objet d’attaques incessantes et leur remise en cause est encore le fait de belliqueux, ouvrants la porte à nombre de conflits, de batailles inutiles. Nous ne saurions tomber dans ces travers et nous laisser submerger par ceux qui voudraient les mettre à mal, les voir s’effondrer.
En 1905, devant la toute puissance de l’église catholique, les représentants des confessions protestantes et israélites, notamment soutenus par l’ensemble des forces humanistes, ont fait fléchir le pouvoir en place afin que chacun puisse être libre de penser ce que bon lui semblait et puisse exercer son propre culte ou démarche intellectuelle ou spirituelle. Cela ne coulait pas de source, loin s’en faut. Ce combat fût un combat de longue haleine, dont l’origine remonte à la nuit des temps : longtemps la liberté de conscience ne fût qu’un doux rêve, quand elle n’était pas le fait de guerres sanglantes. Dans les années vingt, nombres de penseurs, d’écrivains, de poètes ont sué leurs lignes et phrases pour préserver les acquis, en créer d’autres et pour élaborer les fondations de notre contemporanéité. Depuis ces années-là nous pouvons constater que leurs efforts furent prolongés par d’autres penseurs, d’autres poètes, mais aussi d’autres militants. Des militants de chaque jour, des militants du dialogue et du maintien des acquis. Contre toute remise en cause des libertés chèrement acquises. Aujourd’hui, je peux me rendre à la messe, au culte protestant, dans une synagogue, une mosquée ou bien encore une loge maçonnique. Je peux aussi ne croire en rien et ne vouloir d’aucunes de ses démarches spirituelles ou humanistes. Il ne faudrait pas sous estimer le fabuleux don qui nous fût fait par ceux qui ont combattu pour que nous nous levions chaque matin sans le poids d’une croix, d’une équerre ou d’un voile. Mais aussi la liberté de voir en cette croix, cette équerre ou même ce voile, une forme de liberté possible. Nous touchons là peut-être aux limites de notre conception de la liberté. Voilà pourquoi le dialogue seul, long, mesuré et pesé peut nous sortir de l’ornière communautariste et rétrograde. Nous sommes tous concerné par ce piège tant nous y plongeons souvent, sans bien vraiment en être conscients : tel est athée qui ne manque pas de s’effondrer devant la majesté d’une cathédrale ou la finesse des mosaïques et du jardin de telle ou telle mosquée, tel autre, agnostique, s’émerveiller face à l’étrange transcendance de l’amour, tel positiviste constater l’irréel des objets qui l’entourent.
Bien sûr l’athée peut apprécier le beau, l’agnostique sans nul doute être amoureux, et le positiviste rêver ce qui l’entoure : c’est que le beau, l’amour et l’ineffable création nous sont offerts, à tous, et ce dans la plus belle des gratuités. Pour le dialogue et l’échange, nous sommes partout certains de trouver l’amour plus que la haine, la fraternité plus que la guerre, la beauté plus que l’horreur. Dés lors que nous le voulons bien.
Car il y a toujours cette fille qui passe dans la rue, ce soleil, ces gosses qui hurlent à la vie, ces ballons qui volent. Et si le bonheur était tout près de nous ?

 

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Proposition

          De la folie d'amour, qu'est-ce qu'on a fait ? Cette fadeur qui nous étouffe et qui nous tue. Il faut que cela cesse. Il nous faut vivre éternellement la grâce et ne plus avoir peur. Toujours être pour l'autre ce que l'on est vraiment. Ne pas dire non, jamais. Et puis s'abandonner, brûler de tous les feux ; à en mourir. Et en mourir. De l'énergie qui en découle créer le beau. Sans concession, s'abandonner à l'autre. Émouvoir la nature au point de la faire suffoquer peut-être.
          Car enfin, pourquoi donc on s'obstine à dire que l'on ne s'aime pas ? C'est quoi ce besoin de pleurer seul, cette peur ? C'est le mystère.
          On meurt des temps figés, des questions inutiles, des engagements faciles. Mais rien n'empêchera jamais les méchants d'être méchants, la bête immonde d’être à certains vitale, le malsain d'être immuable. L'arme absolue ne combat plus que l'innocence et, pacifiés, nous sommes l'agneau face au couteau.
          C'est la mélancolie qui nous sauvera, un jour, tout à la fin, de tout ce miasme incohérent et sans visage, de cette horreur qui fait pleurer, de cette souffrance. C'est de cette paix qu'il nous faut, le coeur attendri de soi-même et des autres, de cet appel où tout s'effondre pour renaître.

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