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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 01:47
On va s’aimer. C’est sûr. Et pour toujours. Un jour. Un jour de grand soleil, un jour de pluie. Un jour de guerre, un jour de paix. Un jour de haine. Un jour de peine, un jour de joie. Pour que nous soyons bien convaincus de l’infernale beauté du monde qui nous est offert. Mais aussi du monde qui vient. Celui qui sans détour vaincra. Ne serait-ce que pour l’amour du beau. Un jour. Un jour, et pour toujours, on va s’aimer : qu’il est facile de simplement bien formuler la vérité ! Cette absolue vérité : l’amour comme chemin, l’amour comme fin. C’est bien ici la seule échappatoire, vraiment plausible, à ce monde terriblement infanticide. Car l’amour est là. Chacun peut en faire chaque jour le tour : chaque jour un arc en ciel fait vivre une âme de par le monde. C’est l’effroyable liberté de voir. De voir l’amour, ici pour nous sauver. De tout, de rien, de nous, des autres. Des guerres apparemment inéluctables, de l’inutile violence, de la connerie notoire.

           Dans cette optique, la fulgurance du don de Dieu permet de nous aimer, à en mourir, plus que nous nous haïssons. Oui, il y aura toujours l’amour de Dieu – cet amour là – qui au-delà des certitudes que nous croyons avoir, transformera nos peurs en larmes salvatrices, nos larmes salvatrices en envie de vivre. Un peu. Enfin.

           Tout ainsi vient des larmes. Ces larmes chaudes, et même brûlantes, dont nous ne pouvons nier le pouvoir de dire non à l’imbécillité. Notamment à l’imbécillité de ceux qui voudraient nous faire croire que l’Homme ne se construit que dans la guerre, la volonté – cette détestable volonté – ou bien encore dans le mérite ou la vertu. Mais nous sommes peu, fort heureusement, à nous échiner à devenir vertueux. Trop vertueux. C’est notre gloire, notre avenir, notre plus grand espoir. Pleurons en paix. Pleurons en paix pour le salut du monde, pour le rire d’un enfant, pour ces jeunes amoureux qui passent dans notre rue, pour l’amour. Pour la tranquillité de ceux qui savent que c’est seulement un abandon aux larmes, vraies et profondes, qui peut éternellement donner l’envie de vivre avec ce qui nous écrase tous, trop : la haine. Il faut aimer bien au-delà de nos capacités à accepter l’inacceptable : prier pour nos ennemis.

           Aimer, somme toute, nos ennemis : se libérer du poids des haines amères, des traces parfois indélébiles de la rancœur. Aimer ceux qui nous persécutent et persécutent l’innocence même. Aimer pour avancer, pour assurer à tous, sans le moindre doute, la présence d’un soleil chaque matin renaissant.
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Proposition

          De la folie d'amour, qu'est-ce qu'on a fait ? Cette fadeur qui nous étouffe et qui nous tue. Il faut que cela cesse. Il nous faut vivre éternellement la grâce et ne plus avoir peur. Toujours être pour l'autre ce que l'on est vraiment. Ne pas dire non, jamais. Et puis s'abandonner, brûler de tous les feux ; à en mourir. Et en mourir. De l'énergie qui en découle créer le beau. Sans concession, s'abandonner à l'autre. Émouvoir la nature au point de la faire suffoquer peut-être.
          Car enfin, pourquoi donc on s'obstine à dire que l'on ne s'aime pas ? C'est quoi ce besoin de pleurer seul, cette peur ? C'est le mystère.
          On meurt des temps figés, des questions inutiles, des engagements faciles. Mais rien n'empêchera jamais les méchants d'être méchants, la bête immonde d’être à certains vitale, le malsain d'être immuable. L'arme absolue ne combat plus que l'innocence et, pacifiés, nous sommes l'agneau face au couteau.
          C'est la mélancolie qui nous sauvera, un jour, tout à la fin, de tout ce miasme incohérent et sans visage, de cette horreur qui fait pleurer, de cette souffrance. C'est de cette paix qu'il nous faut, le coeur attendri de soi-même et des autres, de cet appel où tout s'effondre pour renaître.

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