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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 20:18

          La plupart des sociétés du monde sont des sociétés où la foi religieuse tient toujours une grande place. Le monde musulman en est particulièrement témoin. Cela n'est plus le cas, en revanche, des sociétés occidentales, qui se montrent des sociétés de plus en plus "sécularisées", c'est-à-dire des sociétés où la place laissée à Dieu est devenue extrêmement réduite. Mais qu'est-ce que la foi religieuse? Une histoire de sentiment ou une histoire de raison? "Il faut bien croire en quelque chose", entend-t-on dire souvent. "Je crois parce que mes parents m'ont transmis leur religion qui était déjà la religion de leurs pères", expliquent certains. "Dans ma vie de foi, je fais l'expérience que ce que je confesse est vrai", ajouteront d'autres.
         
          En fait, beaucoup de personnes qui s'affichent comme "croyantes" ne tiennent pas trop à creuser le "pourquoi" de leur croyance. Avoir foi "en quelque chose", « en quelqu’un » , adhérer sans se poser trop de questions à la religion de leurs pères et de la majorité, s'avère pour eux suffisamment rassurant. Car nous avons besoin de trouver sur notre route humaine des systèmes d'explication du monde. Nous avons besoin qu'on nous fournisse des réponses en face de l'angoissante question de notre origine et en face de celle de notre destinée. En tant que "sujets", nous avons été comme "jetés" sur la terre, mis au monde sans l'avoir demandé. Par qui? Pourquoi? Les grandes religions, l'islam tout particulièrement, offrent des réponses qui peuvent apparaître comme apaisantes. Mais cet apaisement ne peut durer que si nous ne sommes pas trop questionnés. En face de ceux qui doutent, nous ne pouvons pas nous contenter de répondre par des: "C'est ainsi!". Je dois pouvoir exprimer de manière intelligible ce que je crois, en n'en restant pas à mon seul "ressenti", mon seul vécu émotionnel, lequel ne peut pas être transmis à autrui. Car une foi qui ne rend pas compte d'une certaine rationalisation ne peut se dire. Les grandes religions, d'ailleurs, fournissent aux croyants cette rationalisation de la foi. Elles produisent un contenu religieux qui permet à celui qui y adhère de se penser à l'intérieur de ce contenu. Un contenu qui doit sans cesse être interrogé si nous voulons être à la hauteur de l’héritage qui nous est légué...
         
          Au demeurant, personne ne peut croire "tout seul". La foi se communique. Elle est toujours le résultat d'une relation. Je crois à tel contenu de foi, d'abord parce que j'ai foi -- j'ai confiance -- en ceux qui me disent croire en ceci ou en cela. Je peux croire seulement si je m'en remets à la parole d'autres que moi, qu'il s'agisse de la parole d'autres croyants ou de la parole préservée dans un texte comme le Coran. Ce que nous savons réellement au sujet de ce que nous appelons la «foi » est ce que les humains nous en ont dit. De même l’islam est ce qu’un mortel, de son autorité comme prophète, nous a dit qu’il était.

         
          La foi peut se définir ainsi comme "confiance en la confiance d'un autre". Dans le cadre coranique c'est  la figure du prophète qui  ajoute à la "confiance en Dieu". Autrement dit la foi est la confiance dans la confiance que le prophète de l’islam a mis en Dieu.

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Proposition

          De la folie d'amour, qu'est-ce qu'on a fait ? Cette fadeur qui nous étouffe et qui nous tue. Il faut que cela cesse. Il nous faut vivre éternellement la grâce et ne plus avoir peur. Toujours être pour l'autre ce que l'on est vraiment. Ne pas dire non, jamais. Et puis s'abandonner, brûler de tous les feux ; à en mourir. Et en mourir. De l'énergie qui en découle créer le beau. Sans concession, s'abandonner à l'autre. Émouvoir la nature au point de la faire suffoquer peut-être.
          Car enfin, pourquoi donc on s'obstine à dire que l'on ne s'aime pas ? C'est quoi ce besoin de pleurer seul, cette peur ? C'est le mystère.
          On meurt des temps figés, des questions inutiles, des engagements faciles. Mais rien n'empêchera jamais les méchants d'être méchants, la bête immonde d’être à certains vitale, le malsain d'être immuable. L'arme absolue ne combat plus que l'innocence et, pacifiés, nous sommes l'agneau face au couteau.
          C'est la mélancolie qui nous sauvera, un jour, tout à la fin, de tout ce miasme incohérent et sans visage, de cette horreur qui fait pleurer, de cette souffrance. C'est de cette paix qu'il nous faut, le coeur attendri de soi-même et des autres, de cet appel où tout s'effondre pour renaître.

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