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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 00:49
J'appelle finalement au crime tous les amoureux déchus, toutes les amoureuses trahies, tous les enfants abandonnés. Que rien ne soit fait pour les arrêter, pour les châtier. Ce sont les porcs qu’il faut abattre de sang-froid et sans remords, pas les enfants. Et pas les fous non plus. Dans ce monde de bien-pensants macabres et tortionnaires, le pays des droits de l'homme n’est défini que par ses propres droits de l'homme. Cela empêche, dès lors, bien des gens de rêver.

           Malgré cela j'attends, serein, ce proche avenir où rien ne fera plus vaciller l'âme belle de nos enfants ; où la folie, définitivement libérée de toute entrave, prendra à revers les plus grands stratèges de ce monde. Nous construirons demain les espaces verts et les forêts de nos assassins.

          On n’enferme pas un coeur qui bat. On n’enferme pas cet amour qui parfois nous ronge de son absence, cet amour dont on voudrait qu'il ne touche que soi, et pas les autres. Cet amour que l'on veut tout entier, en le gardant là, bien au chaud, bien à l'abri des coups de l'inutile douleur du monde. Se protéger, enfin. Être hors du vivre et du non vivre, être dans l'essentiel ailleurs d'André Breton. Au point de ne plus sentir ce monde qui nous étouffe tous, trop.

          Rien ne dit que l'on serait heureux dans cet ailleurs tant que l'on n’y a pas goûté pleinement, mais quand il apparaît, ce royaume, on sait que c'est cela la vérité, le sens même de la vie. Nul besoin de chercher, il suffit de se rappeler.

          Et le mystère de notre foi nous le voulons pour tous et pour chacun. C'est cette folie qui nous apprend chaque jour à n'être que de simples hommes, de simples femmes, à faire de nos faiblesses la force même de nos amours, de notre mort et de celle des autres. L'humanité n'est rien face à cette passion qui nous enchante.

          Mener la barque à bon port n'est pas de tout repos, mais je ne veux pas, moi, être l'otage de la raison. Celle qui voudrait bien voir mourir le sens de toute la condition humaine, fût-elle tragique ou merveilleuse.
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Proposition

          De la folie d'amour, qu'est-ce qu'on a fait ? Cette fadeur qui nous étouffe et qui nous tue. Il faut que cela cesse. Il nous faut vivre éternellement la grâce et ne plus avoir peur. Toujours être pour l'autre ce que l'on est vraiment. Ne pas dire non, jamais. Et puis s'abandonner, brûler de tous les feux ; à en mourir. Et en mourir. De l'énergie qui en découle créer le beau. Sans concession, s'abandonner à l'autre. Émouvoir la nature au point de la faire suffoquer peut-être.
          Car enfin, pourquoi donc on s'obstine à dire que l'on ne s'aime pas ? C'est quoi ce besoin de pleurer seul, cette peur ? C'est le mystère.
          On meurt des temps figés, des questions inutiles, des engagements faciles. Mais rien n'empêchera jamais les méchants d'être méchants, la bête immonde d’être à certains vitale, le malsain d'être immuable. L'arme absolue ne combat plus que l'innocence et, pacifiés, nous sommes l'agneau face au couteau.
          C'est la mélancolie qui nous sauvera, un jour, tout à la fin, de tout ce miasme incohérent et sans visage, de cette horreur qui fait pleurer, de cette souffrance. C'est de cette paix qu'il nous faut, le coeur attendri de soi-même et des autres, de cet appel où tout s'effondre pour renaître.

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